Les pays membres de l’Union européenne ont donné leur accord pour entamer des négociations en vue de l’adhésion de la Macédoine du Nord et de l’Albanie. Ainsi, même si le chemin d’adhésion est encore lent, un tel choix du timing, ne manquera pas de soulever des interrogations.
En effet, le PIB/habitant de l’Albanie est de près de 4.500 dollars alors que celui de la Macédoine du Nord est de 5.400 dollars contre près de 37.000 dollars pour l’Union Européenne. Toutefois, ces pays ont une faible population avec près de 3 millions pour l’Albanie et plus de 2 millions pour la Macédoine du Nord.
Ainsi, la décision est d’abord politique car l’Union européenne a élaboré une politique d’appui au rapprochement progressif des pays des Balkans occidentaux avec l’Union. Officiellement, l’Union vise ainsi à promouvoir la paix, la stabilité et le développement économique dans les Balkans occidentaux et à ouvrir des perspectives d’intégration dans l’Union.
D’ailleurs, le 1er juillet 2013, la Croatie a été le premier des sept pays de la région à adhérer à l’Union. Le Monténégro, la Serbie, la République de Macédoine du Nord et l’Albanie sont, quant à eux, officiellement candidats. Des négociations d’adhésion ont été engagées avec le Monténégro et la Serbie, et plusieurs chapitres ont été ouverts, alors que la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo sont des candidats potentiels.
De plus, l’exemption de visa vers l’espace Schengen a été accordée aux ressortissants de la Macédoine du Nord, du Monténégro et de la Serbie depuis décembre 2009, et aux ressortissants de l’Albanie et de la Bosnie-Herzégovine depuis novembre 2010. De même, depuis janvier 2012, un dialogue sur l’assouplissement du régime des visas est mené avec le Kosovo avec des négociations interinstitutionnelles, actuellement en cours.
Quant au timing actuel, il s’agit probablement d’un double message. Le premier est celui adressé aux citoyens de l’UE après le Brexit pour démontrer l’attractivité de l’Union et la possibilité de continuer le projet avec ceux qui le souhaitent. Le deuxième message en temps de crise du Coronavirus concerne le maintien/renforcement du leadership allemand dans l’UE car la France s’opposait auparavant à l’adhésion de la Macédoine du Nord.